Sōka gakkai

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Sōka gakkai
Logo de l’association
Cadre
But Promotion du bouddhisme de Nichiren
Zone d’influence 192 pays et territoires[réf. nécessaire]
Fondation
Fondation Drapeau du Japon Japon, 1930
Fondateur Tsunesaburō Makiguchi
Jōsei Toda
Identité
Siège Sōka Gakkai International
Drapeau du Japon Japon, Shinanomachi 32, Shinjuku, Tokyo 160-8583
Personnages clés Tsunesaburō Makiguchi
Jōsei Toda
Daisaku Ikeda
Président Minoru Harada (en)
Financement Dons et placements financiers
Membres 12 millions de membres annoncés par l'organisation, entre 3 et 4 millions d'après des universitaires.
Site web Sôka Gakkai France et
SGI(en)

La Sōka gakkai (創価学会?) (« Société pour la création de valeurs ») est un mouvement bouddhiste moderne fondé en 1930 au Japon par Tsunesaburō Makiguchi et Jōsei Toda, en tant que branche laïque de l'école Nichiren Shōshū[1].

Du fait de sa création au XXe siècle, la Sōka Gakkai est considérée comme un nouveau mouvement religieux[2],[3] et classée au Japon parmi les « nouvelles religions » (shinshūkyō). Elle se réclame pourtant héritière des enseignements du moine japonais Nichiren (1222-1282) transmis par Nikkō Shōnin (en), le plus jeune de ses six disciples aînés, considéré comme son successeur par certaines écoles du bouddhisme de Nichiren dont la Nichiren Shōshū. Toutefois, en , cette dernière rompt les liens avec la Sōka Gakkai, allant jusqu'à excommunier tous ses membres[4]. Désormais ce sont les membres laïques qui, en tant que ministres du culte, accomplissent les cérémonies religieuses telles que les mariages ou les cérémonies funéraires.

Daisaku Ikeda, alors 3e président de la Sōka Gakkai, fonde en 1964 un parti politique, le Kōmeitō, mais en 1970 les deux structures se séparent officiellement à la suite de critiques de l’opinion publique. Pour fédérer les membres, le il fonde la Sōka Gakkai International (en) dont il était encore président en .

Le mouvement s'est fait connaître dans le monde, non sans susciter des controverses, en particulier du fait de son « prosélytisme » soutenu voire « agressif » se basant sur la pratique de shakubuku, mais qui assure l'avoir ensuite adouci[5],[6]. La Sōka Gakkai, parfois soupçonnée de « dérives sectaires » au Japon[7], mais aussi en France, au Canada et aux Etats-Unis, décide alors de publier en 2009 un dossier de réponse aux accusations[8], sans que cela ne lève les suspicions.

La Sōka Gakkai internationale déclarait 12 millions de membres dans 192 pays et territoires[9],[10], dans les années 1990, dont plus de 8 millions au Japon[11]. Cependant, ce chiffre est celui avancé par l'organisation elle-même et n'est accrédité par aucune décompte indépendant. D'après les travaux de l'universitaire américain Levi McLaughlin[12], le nombre d'adhérents au Japon serait plus proche de 2 à 3% de la population du pays, soit entre 2,4 et 4 millions de personnes.

Historique[modifier | modifier le code]

Tsunesaburō Makiguchi.
Jōsei Toda.
Daisaku Ikeda en 2010.

Le mouvement est fondé en 1930 sous le nom de Sōka Kyōiku Gakkai (創価教育学会?), littéralement « Société pour une éducation créatrice de valeurs » par Tsunesaburō Makiguchi (牧口 常三郎?), éducateur et directeur d’école primaire et son disciple J. Toda. L'association a d'abord pour but d'aider à la réforme de Makiguchi dans le domaine éducatif et elle se développe au début parallèlement à la sortie des volumes de la Pédagogie de la Création des Valeurs[13].

Influencé par des auteurs japonais ou occidentaux tels Yanagida, Shiga, Dewey, Ward[14], Durckheim, Fabre, Tsunesaburo Makiguchi développe une méthode pédagogique empirique, respectueuse de l'enfant et de son développement et une philosophie créatrice de valeurs que soutiendront ses successeurs[15]. Dans une quête spirituelle il choisit de se convertir au bouddhisme de la Nichiren Shōshū, une des multiples écoles qui se sont créées à la mort de Nichiren, à la suite de contacts avec des bouddhistes de cette obédience. Il rapproche ses théories pédagogiques des enseignements de Nichiren, élargit son auditoire et transmet à son tour sa vision du bouddhisme lors de premières « réunions de discussion ». En 1936 les premiers adeptes tiennent leur premier cours d'été au Temple Principal de la Nichiren Shōshū. L'association formalise son existence en [16].

Persécutés pendant la Seconde Guerre mondiale par le gouvernement japonais, les organisations religieuses sont sommées d'accepter le talisman d'Ise, symbole du shintoïsme d'État, la plupart des moines de la Nichiren Shōshū acceptent cet ordre impérial, Tsunesaburō Makiguchi et Jōsei Toda (戸田 城聖?), son disciple, refusent de s'y plier au nom de la liberté religieuse et sont incarcérés avec les principaux responsables[17] de la Sōka Kyōiku Gakkai. L'association est déclarée hors-la-loi et dissoute pour crime de lèse-majesté. Le temple principal de la Nichiren Shōshū est réquisitionné et transformé en garnison. En , à l’âge de 74 ans, Makiguchi meurt pendant son incarcération.

En , les États-Unis occupent le Japon, ravagé par la guerre (près de 4 millions de pertes humaines), et mettent en place une administration qui arrête la consubstantialité institutionnelle entre la tradition shintoïste et l'autorité impériale en instaurant la liberté religieuse dans laquelle s'engouffreront les “nouvelles religions” (shinshūkyō[Note 1]: Reiyukai, Risshō Kōsei Kai, etc.). Bien que sous l'obédience de la Nichiren Shōshū et se référant au bouddhisme du moine Nichiren du XIIIe siècle, la Soka Gakkaï y est classée.

Peu avant la capitulation les prisonniers politiques sont libérés. Toda est le dernier membre incarcéré. Fidèle au serment de son maître, il abandonne le prénom de Jogai — qui signifie “en dehors du château” — pour adopter celui de Josei, “le sage du chateau”. Sur les ruines du Japon dévasté par la guerre et malgré son état de santé, il reconstruit l'organisation, “le château de la Sōka Gakkai”, littéralement « Société pour la création de valeurs » dont la mission est de réaliser kōsen-rufu (et qui deviendra en un mouvement religieux laïque[18]). La Nichiren Shōshū s'y oppose mais Toda s'engage à inscrire également les nouveaux venus comme “paroissiens” (danto) de la Nichiren Shōshū. Muni d'un nouveau Gohonzon délivré par le Grand Patriarche, administrateur du Temple principal, il propose une vaste campagne de shakubuku, vaste programme de transmission qui vise à faire connaître et pratiquer le bouddhisme tel que Nichiren Daïshonin l’enseigne. Cette campagne ne pose pas de problème au début mais c'est l'entrée en politique de candidats pratiquants notoires de la Soka Gakkaï, à partir de , qui attire l'attention et devient alors sujet à controverses[19].

Entre et , la Sōka Gakkai transmet le Gohonzon à plus de 750 000 foyers. Lorsque Josei Toda meurt le , à l’âge de 58 ans, le bouddhisme de Nichiren est devenu avec la Nichiren Shōshū l’une des premières confessions bouddhistes du Japon.

Avec l'arrivée, le , de Daisaku Ikeda (池田 大作?), proche disciple de Jōsei Toda, à la présidence, le nombre de familles pratiquant dans la Sōka Gakkai passe à 6 millions dès puis à 7,5 millions en . Puis cette croissance exponentielle diminue[19], le nombre de foyers se stabilise aux alentours de 8 millions au Japon[20]. Dès il entreprend une série de voyages (États-Unis, Brésil, Europe) pour rencontrer les pratiquant(e)s qui se sont expatrié(e)s dès les années 1950[20], dynamiser une organisation naissante et nommer de nouveaux responsables[21]. Le [22],[23],[24] à Guam, en s’appuyant sur le fait que « le bodhisattva fournit à la fois un modèle venu des temps anciens et un exemple moderne de citoyen du monde »[25], il fonde la Soka Gakkai International (en) qui a pour mission de fédérer les activités de toutes les organisations nationales déjà présentes à l'époque dans 51 pays dont les pratiquants sont “des bodhisattvas citoyens du monde”. Il fonde également plusieurs institutions à vocation artistique et culturelle, ainsi que des universités et écoles Sōka. En , Daisaku Ikeda démissionne de son poste de président de la Sōka Gakkai mais reste président de la SGI. Au Japon, Hiroshi Hōjō devient le 4e président de la Sōka Gakkai. Après son décès, Einosuke Akiya est nommé en 1981 5e président, puis en 2006 c'est Minoru Harada (en) qui lui succède en tant que 6e président.

En 1983 l'ONU décerne la médaille pour la paix au président Ikeda, reconnaissant ses efforts sur la scène diplomatique internationale depuis les années 1960 (voir bibliographie avec les dialogues avec des personnalités politiques et La Nouvelle Révolution humaine) et la Sōka Gakkai obtient le statut d’ONG à titre consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations unies (ONU).

Activités politiques[modifier | modifier le code]

Dès , se référant aux écrits de Nichiren et plus particulièrement au Rissho Ankoku Ron (“Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays”[26]) Joseï Toda lance la Soka Gakkaï en politique. 51 candidats sont élus sur 52 dans les assemblées politiques locales. 3 de ses membres sont élus à la Chambre haute en 1956 (Chambre des Conseillers).

Cette position duelle, politique et religieuse, oblige Daisaku Ikeda à séparer clairement la Ligue Politique Komeï de la Soka Gakkaï. Il crée en [27] un parti politique, le Komeito, qui fait son entrée en à la Chambre basse (Chambre des représentants, qui élit le Premier ministre) avec 25 élus. Ce parti devient la troisième force politique du Japon avec 47 membres en .

La Sōka Gakkai et le Kōmeitō, se séparent officiellement en , en particulier « sous la pression de l'opinion publique[4] ». Des responsables du Komeito sont alors accusés d'avoir empêché la publication d'un livre critique envers eux-mêmes et la Soka Gakkaï. Accusations fondées ou pas[27], à la suite de cet incident, Ikeda donne davantage d'autonomie au Komeito, et les responsables politiques ne peuvent plus avoir de responsabilités au sein de l'association religieuse. Ainsi le Komeito se sécularise en supprimant la terminologie bouddhique de ses statuts et élabore des propositions plus concrètes comme « protéger les droits de l'Homme fondamentaux mais également chercher à acquérir et protéger les droits sociaux fondamentaux » et « soutenir la Constitution japonaise » contre la volonté d’une opposition qui vise à réarmer le Japon.

Le Komeito a appartenu ces vingt dernières années à des coalitions de droite conservatrice et nationaliste. Le choix des candidats se fait surtout sur des valeurs éthiques[28] qui ne sont pas a priori classables sur l'échiquier politique. Le Komeito conserve dans son programme son opposition à la révision de la Constitution en vue de l'établissement du droit d'autodéfense collective, c'est-à-dire au rétablissement d'une armée japonaise.

Les élections de à la Chambre des Conseillers, divisent la Diète, avec d’un côté la coalition au pouvoir de droite conservatrice - le Parti libéral-démocrate allié au Komeito - qui contrôle plus des deux-tiers des sièges à la Chambre des Représentants, et de l’autre l’opposition qui détient la majorité à la Chambre des Conseillers[29]. En , la victoire du DPJ (Democratic Party of Japan) aux élections législatives entraîne un renversement historique de gouvernement en faveur de l'opposition, qui obtient la majorité dans les deux Chambres. Le Komeito perd alors un tiers des sièges qu'il détenait. Aux élections législatives de , il retrouve le pouvoir après la large victoire du Parti libéral-démocrate.

La Sôka gakkai édite un journal depuis 1951, le Seikyô Shimbun. En 1997, il revendiquait un tirage de 5,5 millions[30], ce chiffre est cependant contesté[31]. Contrairement aux autres grands quotidiens japonais, le journal n'est ni membre du Japan Newspaper Publishers and Editors Association (en)[32] ni du Japan Audit Bureau of Circulations (ja)[33] qui compilent officiellement chaque année les nombres de tirages.

Schisme avec la Nichiren Shoshu en 1991 {{Passage non neutre}}.[modifier | modifier le code]

Depuis sa création en la Soka Gakkaï a soutenu la Nichiren Shoshu, Tsunesaburo Makiguchi et Joseï Toda ayant entretenu de bonnes relations avec cette école grâce à leurs amitiés avec les moines dont Nichijun, grand patriarche. Certes, elle peut lui reprocher son acceptation de l'amulette shinto en , son incapacité à soutenir kosen rufu et sa volonté d'imposer son point de vue sur la philosophie de Nichiren, mais elle continue à la financer avec ses dons, les cérémonies religieuses, le pèlerinage au Taïseki-ji (Temple principal) ou la création de nouveaux temples, au total plus d’une centaine en .

Ce grâce aux dons de ses pratiquant(e)s du monde entier, affirme la Soka Gakkai, que la Nichiren Shoshu a payé en grande partie le Shohon-do (ou Sho-hondo, le Palais de la vie) où, en 1972, est enchâssé le Daï-Gohonzon, "le véritable objet de culte dédié à toute l'humanité", tel qu'il était défini et partagé à ce moment-là. Près de vingt ans plus tard, Nikken Abe demande aux membres de la Soka Gakkai de renier leur appartenance et de devenir "paroissiens" (danto) pour accéder au lieu de pèlerinage du Taïseki-ji, le temple principal[34]. Le , au nom de la Nichiren Shoshu, il rompt les liens avec la Soka Gakkaï, allant jusqu'à « excommunier » tous ses membres. Il reproche à Daisaku Ikeda sa trahison des engagements de Makiguchi et de Toda et sa prise de liberté dans l'interprétation du kōsen-rufu (considérée comme une déviation[35]). Des analystes diront que la Soka Gakkaï a su négocier la rupture. La Nichiren Shōshū perd quasiment tous les membres de la Soka Gakkai internationale (SGI). Le grand patriarche fait raser le Sho-Hondo (Shohon-Do) en .

Le jour de l'excommunication () est perçu par la Soka Gakkai comme “Le jour de l'Indépendance spirituelle”[36], indépendance qui permet à l'organisation de continuer à « réinterpréter des principes bouddhiques aussi centraux du bouddhisme de Nichiren "comme les boddhisattvas sortis de la terre" et "le bouddha en tant qu'être humain ordinaire" ». Deux des "Trois Grandes Lois ésotériques" de la Nichiren Shoshu sont officiellement révisées et l'expression "Trois Lois sacrées et révélées"[37] apparaît dans la constitution du Culte (voir Kosen-Rufu). L'organisation modifie trois fois le gongyo (soit sur la partie du Sūtra du Lotus lue ou récitée soit sur le contenu des prières silencieuses)[38], propose de changer de gohonzon[39] (celui inscrit par le grand patriarche Nikken n'est plus délivré aux membres excommuniés), et demande à certains de ses propres membres laïques, c'est-à-dire non religieux professionnels, de mener les cérémonies religieuses en tant que ministres du culte. Une nouvelle version avec une nouvelle traduction des Écrits de Nichiren (le Gosho Zenshu originel) est publiée en 2011.

Croyance[modifier | modifier le code]

La Sōka Gakkai (et ses membres) fondent leur action et leur pratique religieuse sur les enseignements du moine japonais Nichiren (1222-1282), moine bouddhiste de l'école Tendai, fondée au Japon par Saichō, connu aussi sous son nom posthume de Dengyō Daishi. Sensible “aux fléaux naturels et sociaux que subissait son pays[40] Nichiren après avoir étudié les enseignements (sutras) de Shakyamuni (Siddharta Gautama) déduira qu'ils étaient la conséquence de la disparition d'un bouddhisme orthodoxe adapté à l’époque de la Fin de la Loi, il déduira également que l'essentiel de l'enseignement de Shakyamuni se trouve dans le Sūtra du Lotus : tout être humain possède l'état de bouddha et peut l'activer en récitant Nam-myōhō-renge-kyō (le titre du Sūtra, daïmoku), pratique et croyance sont donc intimement liées. L'état de bouddha étant défini comme « un état de plénitude et de parfaite liberté intérieure, dans lequel on savoure un sentiment d'unité avec la force vitale universelle »[41]. Pour Nichiren, ni Shakyamuni ni Tiantai n’ont transmis cette pratique bien qu'elle soit au cœur de des enseignements du bouddhisme mahayana parce qu'à chaque époque correspond un mode de transmission. Des obstacles qu’il affronte (persécutions de Tatsunokuchi et d'Atsuhara, condamnations à l’exil, etc.), Nichiren déduit que le temps est venu de retranscrire son illumination dans un mandala, le Gohonzon de Nichiren. Ce mandala représente graphiquement "la cérémonie dans les airs", décrite par Shakyamuni, tenue au Pic de l'Aigle, le cœur du Sūtra du Lotus, qui rassemble autour de Nam-Myōhō-Renge-Kyō (la « tour aux trésors »), des noms de personnages historiques, de figures mythiques, de bouddhas, bodhisattvas et de divinités bouddhiques[42]. L’ensemble de ces archétypes permet aux fidèles (ou pratiquants) de méditer sur eux-mêmes, sur la présence constante des dix états de vie en chacune et chacun ; ainsi l’observation de son esprit, de son cœur, conduit à révéler la bouddhéité inhérente à sa vie.

Le principe de base du bouddhisme de Nichiren est simple : réciter ce mantra permet de développer sa bouddhéité. Nichiren a développé plusieurs concepts pour soutenir son enseignement qu'il tenait de sa formation dans l'école Tendaï, de l'étude du Sūtra du Lotus et d’autres enseignements qu'il transmettra dans les lettres écrites[43],[44] à ses disciples, les "traités[45]" clarifiant son enseignement en citant ses sources, parfois pour admonester les autorités (Rissho Ankokuron[46]) parfois, à la fin de sa vie, oralement (dans le Recueil des Eneignements oraux, Ongi Kuden[47] retranscrits par Nikkō Shōnin (en), le disciple à l'origine de la lignée de la Nichiren Shōshū). Tous ces écits seront rassemblés par Joseï Toda, le 2e président fondateur du mouvement, dans le Gosho Zenshu, Œuvres complètes des écrits de Nichiren en . La lecture de ces écrits et de leurs commentaires par son disciple et successeur, fondateur et président de la SGI, constitue l’étude qui est un des trois principes de base (foi, pratique, étude) de ce bouddhisme pour les pratiquants afin de nourrir leur pratique et leur vie quotidienne, d’entretenir leur foi et de la développer[48].

Exemples des principaux concepts (ce sont les plus utilisés ou les plus connus, il n'y a pas d'ordre de grandeur ou d’échelle de valeur) :

  • “Foi, pratique, étude”. À la croyance et à la pratique Nichiren a ajouté l'étude. Un triptyque qui doit permettre au pratiquant de se soutenir dans son chemin vers la boddhéité. La croyance ne va pas de soi, elle se prouve par les effets de la pratique, soutenue par l'étude des textes.
  • “La foi équivaut à la vie quotidienne”. Le bouddhisme de Nichiren trouve sa pleine expression au coeur des préoccupations et défis du quotidien[49].
  • “Ichinen Sanzen, « trois mille mondes en un instant de vie » définis par : les Dix mondes (ou états de vie)” et leur inclusion mutuelle, combinant les Dix facteurs (ou modalités de vie)”, dans les “Trois niveaux d’existence (ou domaines de l’existence) (10x10x10x3), est le principe énoncé par le grand maître Tiantai (Tendaï Chih-I[50] ou Zhiyi) dans Grande concentration et intuition (Maka Shikan) et que Nichiren concrétise avec le Gohonzon, concrétisation de Nam-Myoho-Renge-Kyo, essence du Sūtra du Lotus.
  • “Les désirs mènent à l'illumination”. Apprendre ainsi à « changer les turbulences négatives de la vie en vagues qui nous poussent vers la bonté. »[51].
  • La “non-dualité du corps et de l'esprit” et la “non-dualité des êtres et de leur environnement” : non-dualités ou unité.
  • “L’unité du maître et du disciple”[52], un des principes fondateurs de la Soka Gakkaï et de la SGI qui relient les membres du monde entier à l'actuel président Daisaku Ikeda et à Nichiren Daishonin[53].
  • “Le grand vœu” de Nichiren et Kosen Rufu.

Pratique religieuse[modifier | modifier le code]

La pratique essentielle est la récitation du mantra Nam-myōhō-renge-kyō (dont l'une des traductions simplifiées est : Nam ou namu, en sanskrit = Dévouement, Hommage, Respect. Myōhō = Loi mystique, sagesse. Renge = Lotus. Kyō = Enseignement, Voix). Il n'y a pas de durée déterminée, c'est au pratiquant de décider. Ce mantra est aussi nommé Daimoku, titre du Sūtra du Lotus.

La pratique complémentaire consiste en la lecture ou la récitation bi-quotidienne d'une partie des chapitres II (en prose) et XVI (en vers) du Sūtra du Lotus : le Gongyo[54]. Après avoir modifié le livret du texte de pratique (kyobon) avec l'aval de la Nichiren Shoshu, la Soka Gakkaï va diminuer la part récitée de ces chapitres en 2010 en se référant aux écrits de Nichiren[55] afin de s'accorder aux obligations modernes des laïques.
La version 2010 du texte de pratique dédiait ces prières aux “fonctions de la vie et de l'environnement” (shoten zenjin), au Gohonzon (le Gohonzon des Trois Grandes Lois ésotériques [ou cachées], Nichiren Daishonin, Nikkō Shonin et Nichimoku Shonin), à la réalisation de Kōsen-rufu (avec dédicace aux présidents fondateurs de la Soka Gakkaï) et la dernière à la révolution humaine, aux défunts et à la paix dans le monde.
La version 2016 unifie le rituel du matin identique à celui du soir et modifie également le contenu des prières silencieuses. Trois Daimoku ouvrent la cérémonie de Gongyo ; après la lecture (ou la récitation) des deux extraits du Sûtra du Lotus en caractères kanji selon la traduction de Kumarajiva, la première prière silencieuse est l'expression de « la reconnaissance envers le Gohonzon, concrétisation de Nam-myoho-renge-kyo, Nichiren Daishonin et Nikkō Shonin » ; la deuxième est la reconnaissance envers « les trois présidents fondateurs » : Tsunesaburō Makiguchi, Josei Toda et Daisaku Ikeda ; et la troisième « pour la réalisation du grand vœu de kosen rufu mondial et pour les défunts », réunissant les prières des pratiquants pour kosen rufu et pour la SGI, pour leur révolution humaine et leurs vœux personnels, ainsi que pour leurs parents et amis défunts ; Ces prières silencieuses se terminent par cette formulation : « pour la paix dans le monde entier et le bonheur de tous les êtres vivants. »
« La disparition de la référence au Dai-Gohonzon avalise la séparation théologique d'avec la Nichiren Shoshu et d’autre part la forte diminution de l'utilisation du vocabulaire japonais contribue à se rapprocher des habitudes locales ».

L'étude de cet enseignement du bouddhisme mahayana est basée sur la lecture et la compréhension des écrits de Nichiren[56], le maître fondamental. Nichiren Daishonin explique le Sūtra du Lotus en 28 chapitres enseigné en Inde par Shakyamuni au cours des dernières années de sa vie ; dans ses écrits (lettres et traités) il utilise comme référence les commentaires de Tiantai en Chine et de son école Tendaï introduite au Japon par Saichō appelé aussi Dengyō. L’atteinte de la bouddhéité est rendue accessible aux gens du commun par la foi, la pratique et l’étude : « Vous ne devez pas seulement persévérer vous-même ; vous devez aussi enseigner aux autres. Pratique et étude proviennent toutes deux de la foi. Enseignez aux autres au mieux de vos capacités, ne serait-ce qu’une phrase. »[57],[58], (voir aussi la pratique de shakubuku et shōju). L'étude des commentaires de Daïsaku Ikeda, le maître fondateur de la SGI (Soka Gakkaï internationale), ainsi que de ses discours et entretiens, est conseillée pour aider la compréhension et son appréhension dans le monde. L’étude dans le mouvement Soka permet ainsi au pratiquant de se développer en créant des valeurs sur le chemin de sa révolution humaine. « Lorsque nous pratiquons, nous sommes encouragés à nous donner des objectifs spécifiques… et si, lorsque nous commençons à pratiquer, ceux-ci, s'avèrent souvent très auto-centrés, cela constitue un pas initial important pour nous prouver l'efficacité de notre pratique. Une fois que nous avons ainsi reçu cette preuve, notre pratique s'oriente progressivement en dehors de nous et nous pratiquons pour obtenir le bonheur des autres ou encore pour surmonter nos faiblesses ou nos manques. »[59]

En plus d'une pratique religieuse révisée de celle instituée par la Nichiren Shōshū (dénomination monastique créée en 1912 à partir d’une mouvance plus large connue sous le nom d’« École Fuji », créée par Nikkō Shōnin (en) (1246-1333), un des premiers disciples de Nichiren, devenu, selon l'école Nichiren Shōshū[60], son successeur), la Soka Gakkaï va modifier l'objet de culte (honmon no gohonzon) : elle ne distribuera plus le gohonzon des Grands Patriarches de la Nichiren Shoshu mais celui de Nichikan Shonin (moine réformiste et administrateur de l'école Fuji 1665-1726), ce qui lui permet de se démarquer un peu plus de la Nichiren Shoshu[61] mais aussi de s'en libérer[62].

Ainsi la Sōka Gakkai et la Soka Gakkaï internationale, suivant les articles de prévention écrit par Nikkō Shonin fondateur de la Nichiren Shōshū, ont supprimé le rôle de l'ordre monastique dans la pratique et la référence au Grand Patriarche, et organisent avec leurs ministres du culte la réception de l'objet de culte, le Gohonzon, les offices et cérémonies religieuses (mariages, cérémonies funéraires) (art. 15 et 22 Constitution Soka). La foi des pratiquants continue à s'articuler autour du Gohonzon de Nichiren, du Daimoku (Nam-myōhō-renge-kyō) et de l'étude des écrits de Nichiren. Avec les “Trois Grandes Lois ésotériques (ou cachées)” devenues “Trois Lois sacrées et révélées”, la troisième Loi (Honmon no Kaidan) redéfinit le lieu de pratique en tant que lieu sacré[61] : “L’autel bouddhique où est enchâssé le Gohonzon, (domicile du pratiquant, lieu de culte) est le lieu de pratique de Gongyo et Daimoku” (art.13 constitution Soka)[63], ce qui éloigne davantage leurs pratiquants laïques des autorités religieuses de la Nichiren Shoshu.

Soka Gakkai Internationale[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1975 Daisaku Ikeda crée la Soka Gakkai internationale (Soka Gakkai International (en)) (SGI) qui fédère à l'époque les 51 organisations nationales. En 2011 la SGI regroupe 192 organisations nationales actives et 12 millions de membres[réf. nécessaire].

Ce mouvement va s'accompagner d'un éloignement du temple traditionnel japonais[64]. Ikeda va déplacer le lieu du sacré (kaidan) dans les centres qui s'installent dans les pays visités et dans les foyers des pratiquants. Il demandera aux membres de s'adapter aux habitudes locales. Le bouddhisme prend “la forme et la couleur des différentes communautés mondiales dans lesquelles il entre[64]”. Cette adaptation amplifiera son succès. En Corée, pays occupé par le Japon pendant près de 40 ans, la Soka Gakkaï compte près d'un million de pratiquants.

Activités[modifier | modifier le code]

Depuis 1983, la SGI bénéficie d'un statut consultatif auprès du Conseil économique et social et du Département de l'information publique des Nations unies.

Elle a créé plusieurs associations culturelles et pédagogiques (Écoles et Universités Sōka, concerts Min-on, musées Fuji, institut de philosophie orientale, etc.), et entretient des échanges culturels avec des institutions universitaires.

Soka Gakkai France[modifier | modifier le code]

L'organisation n'est pas reconnue par l'Union bouddhiste de France (U.B.F), qui la juge sectaire. L'UBF représente 80% des associations bouddhistes de France.

Histoire[modifier | modifier le code]

Dans les années 1960, des Japonais vivant en France ou des Français venant du Japon commencent à diffuser les préceptes du bouddhisme de Nichiren et organisent aussi des réunions de discussion (appelées un moment zadankai ou zad).

Le mouvement commence à se structurer sous l’appellation Nichiren Shoshu France (NSF), puis prend en 1990 le nom d'ACSBN (Association Cultuelle Sōka du Bouddhisme de Nichiren). Les activités non exclusivement cultuelles du mouvement sont gérées par des structures associatives différentes : l’Association Culturelle Soka de France (ACSF) et l’Association pour le Commerce, l’Edition et les Prestations de service (ACEP), qui vend les articles religieux (autels et accessoires) et les publications[65].

Le consistoire Soka du bouddhisme Nichiren est “le garant des intérêts supérieurs du culte dans le pays” (art. 21 constitution Soka[63]). Les trois associations sont dirigées par des Français[66] mais leurs noms demeurent confidentiels. Les fidèles ne sont pas membres de l'association

Organisation[modifier | modifier le code]

Depuis les années 1960 selon le modèle japonais[67], le mouvement s'est organisé autour de réunions de discussions tenues par les fidèles à domicile. Ces "réunions de discussion ou d´étude", ouvertes à tous et libres d'accès, sont reliées selon une structure de proximité géographique établie en groupes (quartiers ou villes), eux-mêmes réunis au sein de "chapitres", puis de "centres", puis de "régions". Les réunions se tiennent une à deux fois par mois et rassemblent les pratiquants, des amis ou de simples visiteurs autour d'un sujet d'ordre général ou d'une thématique d'étude[68]. Les participants sont invités à relater leur expérience de la pratique quotidienne, qu'elle soit ou non liée au sujet.

Les réunions de discussion sont animées par les fidèles eux-mêmes appuyés par des responsables locaux ou même régionaux. Cette organisation de réunions se tenant deux fois par mois peut être vue extérieurement comme coercitive et elle a sans doute été en partie à l'origine de polémiques et de controverses en France.

Les fidèles adhérent aux valeurs du bouddhisme de Nichiren lors de la réception de l'objet de culte (le Gohonzon) et deviennent adhérents de l'ACSBN (Association cultuelle Soka du bouddhisme de Nichiren) mais ils n'ont pas l'obligation de cotiser ni pour cette association ni pour l'ACSF (Association culturelle Soka de France). Ils n'ont pas de statut officiel au sein de ces associations et n'y ont donc pas de représentants élus, même s'ils peuvent participer à leur gestion[69]. Le Gohonzon leur est remis en fonction de leur volonté de formaliser leur foi et aussi de leur participation aux activités.

Le réseau tient essentiellement sur des contacts personnels, des rencontres informelles et des réunions mensuelles qui ont lieu dans les centres, au cours desquelles les responsables locaux et régionaux dynamisent les pratiquants. On compte cinq centres Soka en France (Sceaux, Trets, Nantes, Chartrettes et Paris). Les fidèles s'encouragent mutuellement à une pratique biquotidienne qui consiste à faire gongyo, la lecture ou la récitation d'extraits du Sūtra du Lotus et à réciter ensuite daimoku c’est-à-dire le mantra Nam-Myoho-Renge-Kyo en terminant par les prières silencieuses, mais aussi à inviter des connaissances ou des amis en réunion de discussion ou encore à s'engager dans l'organisation d'activités.

Les responsables sont cooptés sur la base de leur engagement, mais aussi selon leur expérience bouddhique (résolution de problèmes personnels par la pratique) et l'approfondissement de leur foi dans le bouddhisme de Nichiren, par l'expérience notamment. Les décisions d'orientation sont prises entre les responsables représentant des différents départements (hommes, femmes, jeunes filles, jeunes hommes). L'organisation des activités (de pratique, d'étude, les séminaires, etc.) se rapproche du fonctionnement de la Sōka Gakkai (Japon) et les pratiquants peuvent se retrouver selon leur localisation (département, région), leur sexe (ex: cours d'été femmes), leur âge (ex: Jeunes hommes, Jeunes filles) ou plus rarement selon leur secteur d'activité professionnelle (ex: groupe santé, groupe des artistes)[67].

Financement[modifier | modifier le code]

L'organisation repose sur les dons libres pour constituer son budget de fonctionnement, et sur des placements financiers.

Les dons sont encouragés pendant la période du printemps et sont également possibles lors d'événements importants, comme la cérémonie du nouvel an, ou à la remise des Gohonzons. Dans le bouddhisme soka, le don financier fait partie de la révolution humaine et doit être utilisé par le pratiquant comme un moyen de développement personnel. Josei Toda disait : "... il était impératif que le financement de kosen rufu provienne de dons effectués avec une sincérité et une pureté d’intention absolues[70]".

Après plus de cinquante ans de présence sur le territoire français, la Sōka Gakkai revendique entre 10 000 et 20 000 participants[réf. nécessaire] à ses réunions mensuelles[71].

La Soka Gakkai France possèdait en 1999 un patrimoine immobilier composé de plusieurs immeubles à Nantes et en région parisienne, du Château du Pré à Chartrettes, de plusieurs propriétés à Bièvres (91) dont le château des Roches, acquis en 1989 et reconverti en Maison Littéraire de Victor Hugo, et d'un centre cultuel à Trets (13). C'est ce qu'indiquait alors le rapport d'une commission d'enquête parlementaire[72], qui l'évaluait à 140 millions de francs.

Le budget de l'organisation couvre l'entretien de ce patrimoine, acquis en partie grâce à l'aide de la Soka Gakkaï Japon, les frais de fonctionnement (avec une vingtaine de salariés) et l'organisation d'événements tels que conférences, exposition, etc. L'essentiel des activités (réunions, déplacements, festivités, encadrement, accueil, etc.) est assuré par les pratiquants eux-mêmes, qui sont des bénévoles.

En 1990 et 1991, la Soka Gakkai France a fait l'objet d'un redressement fiscal[72] de 16,8 millions de francs pour ne pas avoir déclaré des activités imposables entre 1987 et 1990.

Commission d'enquête parlementaire[modifier | modifier le code]

La commission, crée en 1995 et composée de membres du Parlement, a classé dans son rapport la Soka Gakkai France parmi d'autres mouvements sectaires implantés en France, tels que l'Eglise de Scientologie ou les Témoins de Jéhovah. Le contenu de cette liste de est aujourd'hui considéré comme obsolète, tant par le gouvernement que les parlementaires.

Une seconde commission rendra un rapport sur "Les sectes et l'argent" en 1999, et une troisième commission sur la protection des mineurs en 2006.

Ces rapports se basent sur des informations fournies par les Renseignements généraux et par des associations spécialisées, telle l'UNADFI.

La Soka Gakkai a publié plusieurs communiqués pour contester leurs arguments.

Controverses et polémiques[modifier | modifier le code]

Selon Dennis Gira, « les bouddhistes, en France et ailleurs, ne sont pas tous d'accord pour considérer cette tradition comme authentiquement bouddhiste. On peut les comprendre un peu parce que la Sôka Gakkai se présente souvent elle-même comme la seule vraie forme de bouddhisme[73]. »

Nombre de pratiquants[modifier | modifier le code]

La Soka Gakkai annonce 12 millions de membres à travers le monde depuis les années 1990. Le chiffre avancé est le même depuis une trentaine d'années et n'a jamais été révisé. Il serait composé de 8,27 millions de foyers au Japon, et 2,8 millions de personnes à l'étranger, selon le site internet de l'organisation. Ces chiffres sont cependant controversés, et impossibles à vérifier car il n'en existe aucun décompte indépendant.

D'après les recherches de l'universitaire américain Levi McLaughlin, sociologue des religions et spécialiste de la Soka Gakkai : "Il est par ailleurs difficile d'évaluer le nombre de membres de la Gakkai, car la Sōka Gakkai ne communique pas le nombre de ses membres au gouvernement national. Ils ne figurent pas dans le Shūkyō nenkan, le rapport annuel sur l'affiliation religieuse publié par le ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, de la Science et de la Technologie (MEXT)"[74].

La Soka Gakkai prétend également être implantée dans 192 pays et territoires - sur 193 Etats membres de l'ONU, et 197 pays au total - mais il n'existe aucune liste des pays concernés. L'organisation annonce avoir des antennes dans 90 pays, mais leur liste n'a jamais été rendue publique. Le site internet de l'organisation répertorie cependant 52 pays où seraient implantés ses bureaux.

Au Japon, la Soka Gakkai annonce avoir pour pratiquants 8,27 millions de foyers. Un foyer correspondant à environ trois personnes, ce chiffre est soumis à caution. Selon la chercheuse américaine Jacqueline I. Stone : "La Soka Gakkai revendique aujourd'hui 8,27 millions de familles membres. Comme la plupart des statistiques religieuses autodéclarées, ce chiffre est gonflé"[75].

Levi McLaughlin précise que le nombre véridique des membres de l'organisation pourrait être divisé par quatre : "Aujourd'hui, le groupe compte, selon ses propres dires, 8,27 millions de foyers au Japon et plus de 1,5 million d'adeptes dans 192 pays à l'étranger. Des études récentes remettent en cause ces chiffres et évoquent un chiffre avoisinant les deux pour cent de la population japonaise"[76].

Au Japon[modifier | modifier le code]

La Sōka Gakkai s'est retrouvée au cœur de controverses de tous ordres : religieux, politique et financier. C'est encore aujourd'hui l'une des nouvelles religions les plus controversées au Japon[5].

L'organisation a elle-même reconnu avoir fait pression sur des éditeurs japonais pour empêcher la publication de livres compromettants[77].

En , James W. White politologue[78] comparera la Soka Gakkaï qui l'a accueilli à une société de masse selon le modèle du psychologue Arthur W. Kornhauser[79], son analyse l'associant au Kōmeitō.

Aux États-Unis[modifier | modifier le code]

Comme au Japon, la Soka Gakkai a été critiquée par la presse aux États-Unis du fait de méthodes jugées « agressives » de prosélytisme et conversion. Mais la SGI-USA a par la suite fait marche arrière quant à son approche[6],[5].

En France[modifier | modifier le code]

En France, la Soka Gakkai a été l’objet de diverses controverses relayées dans les médias, surtout à partir de la fin des années 1980.

Controverse concernant la pratique religieuse[modifier | modifier le code]

En 1999, dans un procès de la Soka Gakkai France contre Le Dauphiné Libéré, le tribunal de grande instance d'Annecy l'a déboutée de sa plainte entérinant le journal dans ses propos : la récitation du mantra est présentée comme une obligation, décrite comme « dangereuse et objectivement déshonorante ». Ce tribunal cite les « effets aliénants », le « déséquilibre psychologique » générés par le mantra, « l'intolérance de la doctrine ajoutée aux sentiments de persécution » qui « envahit peu à peu les adeptes »[Note 2].

Accusations de prosélytisme et d’intolérance[modifier | modifier le code]

Les opposants à la Soka Gakkaï dénoncent la profession de foi par la réfutation des autres doctrines religieuses (jap. shakubuku), pratique fréquemment reprochée. La réfutation systématique et le prosélytisme militant des débuts du mouvement en France, son exclusivité doctrinale, entretenant la méfiance et l'hostilité du public vis-à-vis de la Sōka Gakkai française et de son action : dans le cadre des commissions d'enquête parlementaires sur les sectes en France, le rapport de la MILS en 1995 stipule que : « la Sōka Gakkai prétend enseigner (malgré le schisme de 1990 [en fait, 1991] avec Nichiren Shoshu la doctrine de Nichiren, moine bouddhiste du XIIIe siècle qui professait une version nationaliste et intolérante du bouddhisme ».

À l’inverse, le sociologue Raphaël Liogier signale la capacité d’ouverture et d'acculturation de la Soka Gakkai[80]. Il conteste le caractère « nationaliste » et « intolérant » du bouddhisme de Nichiren, qu'il impute à une erreur d’interprétation. Il écrit : « Il est remarquable (...) que la Soka Gakkai, qui est une organisation activement pacifiste et qui est devenu objectivement antinationaliste, est représentée dans notre pays comme une organisation « sectaire » nationaliste nippone. »[81] À l’origine de ce malentendu, la confusion de l’enseignement de Nichiren avec ses interprétations nationalistes par des courants politiques japonais dits « nichiréniens », au début du XXe siècle, comme le soulignent les sociologues Jacqueline Stone et Ruben Habito[82].

La sociologue Florence Lacroix a consacré un doctorat à la Sôka Gakkai, intitulé "Sôka Gakkai, anatomie d'un tabou: stratégies d'une secte géopolitique et mondiale et accointances avec Etats, sociétés et sytème international". D'après elle, l'organisation "présente certaines caractéristiques typiquement sectaires" telles que :

  • "une structure pyramidale, avec une bureaucratisation et une multitude de structures qui renforcent le pouvoir du gourou depuis les années 60, M. Ikeda"
  • "une pression financière extrêmement forte sur les adeptes nippons . A l’étranger, la pression est moins forte car la consigne est de gagner une bonne image de marque"
  • "des mécanismes d’emprise sur les adeptes, avec une déréalisation, la construction d’un "isolat culturel", une dépendance totale provoquée et entretenue par des procédés de mobilisation psychologique et par un contrôle de l’espace-temps des adeptes"
  • "une doctrine pseudo-religieuse ( manipulation et dévoiement de concepts religieux à des fins de pouvoir) qui légitime les activités politiques de la secte, car les objectifs de M. Ikeda et de la Soka Gakkai sont d’ordre purement politique"
  • "un parti politique, le contrôle d’un électorat flottant de 6 à 8 millions de bulletins de vote, le contrôle occulte de parlementaires d’autres partis"
  • "l’inflitration bureaucratique de la Soka Gakkai qui a développé des réseaux secrets au sein de grands ministères, dans les milieux juridiques, dans la police des grandes villes"
  • "une infiltration à l’étranger aussi avec des réseaux secrets dans les ambassades, les organisations internationales"
Accusations de dérives sectaires[modifier | modifier le code]

La Soka Gakkaï est apparue à plusieurs reprises dans les rapports de la MILS puis de la Miviludes dans le cadre de la commission d'enquête parlementaires sur les sectes en France Dans son rapport de 1999[83], la MILS indique : « La Sōka Gakkai est, par sa richesse, la troisième secte implantée en France : son patrimoine, acquis en partie grâce aux apports venant de l'organisation mère, représente 240 millions de francs [env. 36 millions d'euros], et son budget annuel atteint, certains exercices, une vingtaine de millions de francs [env. 3 millions d'euros]. » La Sōka Gakkai est donc désignée comme secte en 1996 et 1999 par l'UNADFI[83],[84],[85],[86].

La Miviludes fait régulièrement état dans ses rapports de signalements relatifs aux agissements de la Sokka Gakkai. C'est ainsi le cas en 2005 puis 2006. En 2008, le président de la Miviludes, Jean-Michel Roulet, indique dans une lettre au président de la Soka Gakkai France : "votre mouvement (...) pouvait avoir soulevé des questions à une époque mais (...) ne posait plus de problèmes aujourd'hui"[Note 3]. Cependant, les signalements ont depuis repris, et la Mivilude en comptabilisait 19 en 2017, et dix en 2020[87]

Le consistoire Soka du bouddhisme en France a mis en ligne une documentation[88] qui a pour but de contester les accusations de sectarisme à son encontre.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

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  53. Disciples de Nichiren : Mouvement bouddhiste Soka, « Les pratiquants de la SGI », sur soka-bouddhisme.fr (consulté le ).
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  55. Cap sur la Paix + Robert Rescoussié Membre du consistoire Soka, « Vers le changement des prières silencieuses », Cap sur la Paix, no 1066,‎ 11 au 24 janvier 2016, Au coeur du mouvement p4 (lire en ligne) :

    « Évolution des prières silencieuses dans un contexte historique "Il s'avère nécessaire de souligner que Nichiren Daishonin n'a établi aucune forme de rituel, sinon la seule récitation de Daïmoku." Cap: "La mention du Dai-Gohonzon est remplacée par le Gohonzon de Nam Myoho Renge Kyo." Réponse de Robert Rescoussié : « Les écrits de Nichiren ne comportent pas ce terme "Daï". Ce terme ne confère aucun caractère sacré au Gohonzon désigné. C'est un préfixe honorifique. » »

    .
  56. Nichiren Traduction Marc Tardieu sous la direction de Nicole Gira. Introduction : Dennis Gira, « Les Écrits de Nichiren : Guide de lecture », sur nichirenlibrary.org (consulté le ).
  57. Nichiren (trad. Marc Tardieu sous la direction de Nicole Gira), Les Écrits de Nichiren : ÉCRIT 40, La réalité ultime de tous les phénomènes, Bibliothèque de Nichiren, , 1300 p. (ISBN 978-4-88417-029-5, lire en ligne), p. 390.
  58. Mouvement bouddhiste Soka, « Foi, pratique et étude », sur soka-bouddhisme.fr.
  59. Selon Richard Causton 1995(:248) dans Soka Gakkai cité par Karel Dobbelaere 2001 p. 55 Editions Elledici.
  60. (en) Anne Mette Fisker-Nielsen, Religion and Politics in Contemporary Japan : Soka Gakkai Youth and Komeito, Routledge, , 264 p. (ISBN 978-1-136-29890-5, lire en ligne), p. 43.
  61. a et b (en) Sor-Ching Low, « The re-inventionof Nichiren in an era of globalization remapping the sacred », Journal of Global Buddhism,‎ , p39 Nichikan est connu comme un grand prêtre qui « a ravivé le sacerdoce à une époque où l'esprit originel de Nichiren avait à bien des égards été oublié depuis longtemps » p 38 Globalizing the Sacred: Remapping the kaikan as temple (lire en ligne).
  62. Jane Hurst sous la direction de David Machacek et Bryan Wilson et Wilson, Bryan. (trad. de l'anglais), Citoyens du monde : le mouvement bouddhiste Soka Gakkai au Japon, Paris/Budapest/Torino, L'Harmattan, , 301 p. (ISBN 2-7475-6710-9 et 978-2-7475-6710-7, OCLC 156909911, lire en ligne), p. 102 : « En ce qui concerne la Soka Gakkai, la séparation d'avec les moines a été synonyme de liberté. Liberté d'exprimer ce qu'elle avait toujours cru, à savoir que le pouvoir du Gohonzon doit être dissocier de toute autorité cléricale… ».
  63. a et b Consistoire Soka du Bouddhisme de Nichiren, « Documentation Juridique », sur soka-bouddhisme.fr, .
  64. a et b (en) Low Sor-Ching, « The Re-invention of Nichiren in an Era of Globalization: Remapping the Sacred », Journal of Global Buddhim,‎ (lire en ligne).
  65. « Périodiques », sur acep-eboutique.fr (consulté le ).
  66. « Mouvement Soka », sur soka-bouddhisme.fr.
  67. a et b Karel Dobbelaere, La Soka Gakkai. Un mouvement de laïcs de l'école bouddhiste de Nichiren devient une religion, Turin, Elledici, , 106 p. (ISBN 88-01-02240-9), P 37 à 41.
  68. « Activités bouddhiques: Quinzaine d'étude », sur soka-bouddhisme.fr.
  69. https://www.soka-bouddhisme.fr/ressources/documentation-juridique/le-bouddhisme-de-nichiren-en-france.
  70. Shochi Hasegawa, « Soutenir la vie du mouvement Soka », sur soka-bouddhisme.fr.
  71. Thierry Mathé, Le Bouddhisme des Français..., L'Harmattan, 2005.
  72. a et b « RAPPORT FAIT AU NOM DE LA COMMISSION D'ENQUÊTE sur la SITUATION FINANCIERE, PATRIMONIALE et FISCALE des SECTES, ainsi que sur leurs ACTIVITES ECONOMIQUES et leurs RELATIONS avec les MILIEUX ECONOMIQUES et FINANCIERS » Accès libre, .
  73. Dennis Gira, Le Bouddhisme à l'usage de mes filles, Editions du Seuil, (ISBN 978-2-02-143723-2, lire en ligne), p. 11.
  74. (en) L. McLaughlin, « Sōka Gakkai in Japan », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant,‎ (lire en ligne)
  75. (en) Jacquelline I. Stone, « “We Alone Can Save Japan” », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant,‎ (lire en ligne)
  76. (en) Levi McLaughlin, « Sōka Gakkai in Japan », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant,‎ (lire en ligne)
  77. (en) The Yomiuri Shimbun, « Japan Religious Group’s Proximity to Power Controversial; Soka Gakkai Alleged to Have Obstructed Critical Books », sur japannews.yomiuri.co.jp, (consulté le ).
  78. (en) James W. White, The Sokagakkai and mass society, Stanford, California, Stanford University Press, (ISBN 0-8047-0728-6), p. 2
  79. Arthur William Kornhauser (en).
  80. Cf. Karel Dobbelaere, Raphaël Liogier, Jacqueline Stone.
  81. Cf. p. 9 de son essai Sur L’émergence d’un bouddhisme européen.
  82. Cf. Revisiting Nichiren, numéro spécial du Japanese Journal of Religious Studies, édité par Jacqueline Stone et Ruben Habito, automne 1999.
  83. a et b Rapport parlementaire de 1999.
  84. Rapport parlementaire de 1995.
  85. La Soka Gakkai sur le site de l'UNADFI : reprend un article paru dans sa revue BulleS se basant sur des allégations des années 1987 à 1997, recyclé en avec quelques lignes de commentaire creux, vain et diffamatoire ne reposant sur aucun fait et le publie intégralement à nouveau en avec l’intention non-dissimulée de nuire au mouvement Soka.
  86. [1] Que sait-on de la Soka Gakkai ? sur le site de l’UNADFI
  87. « Rapport d'activités 2018-2020 », Miviludes,‎ (lire en ligne)
  88. https://www.soka-bouddhisme.fr/ressources/documentation-juridique

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le terme s'applique à tous mouvements apparus deux siècles avant 1945
  2. Extrait du jugement du Tribunal de Grande Instance d'Annecy :

    « Attendu que le paragraphe consacré à l'éducation des enfants ne peut être qualifié de diffamatoire dans la mesure où il reprend des extraits du magazine « Troisième civilisation » édité par la Sōka Gakkai. »

    Attendu par contre que les méfaits de la pratique par la répétition à l'infini des mantras et la dénonciation de leur effet aliénant provoquant une rupture radicale des membres de l'association avec leur famille et des déséquilibres psychologiques appuyés par des interviews constituent des faits précis de nature à porter atteinte à la considération et contraires à l'honneur puisqu'elles renvoient aux pratiques des sectes dangereuses pour les libertés individuelles.

    Attendu qu'il en va ainsi de la répétition des mantras décrite comme un « phénomène d'hypnose auto-suggestive qui crée des accoutumances et peut produire des effets aliénants », du « déséquilibre psychologique » qui résulte de la fréquentation de la Sōka Gakkai, de l'adhésion à cette religion qui « provoque, presque à coup sûr, ce genre de rupture radicale » avec les proches non pratiquants, de « l'intolérance de la doctrine ajoutée aux sentiments de persécution » qui conduit les membres au « rejet de toute forme d'opposition. Petit à petit, la Sōka Gakkai envahit complètement leur vie.

  3. Dans un courrier adressé au Consistoire Soka, daté du 21 mai 2008, M. Jean-Michel Roulet écrit : « Ainsi que je vous l'ai dit au cours de cet entretien, j'ai eu l'occasion, en réponse à une question qui m'était posée par un journaliste à propos de la pertinence de la liste figurant dans le rapport de la Commission d'Enquête parlementaire de 1995 (Commission GEST - les sectes), de citer votre mouvement comme exemple d'organisation qui pouvait avoir soulevé des questions à une époque mais qui ne posait plus de problème aujourd'hui. » (annexe 14 de Pour une évaluation équitable du bouddhisme de Nichiren.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • The Record of the Orally Transmitted Teachings, Burton Watson, trans. Soka Gakkai, 2005, (ISBN 4-412-01286-7)

Ouvrages de référence en français[modifier | modifier le code]

  • Gaston Renondeau, Histoire des moines guerriers au Japon, 1957, PUF
  • Gaston Renondeau, La doctrine de Nichiren, 1953, PUF
  • Henri-Charles Puech (sous la direction de), Histoire des religions, 1976, Gallimard (Pléïade)
  • Daisaku Ikeda La Nouvelle Révolution humaine, 2006 ACEP

Livres de chercheurs sur la Sōka Gakkai en français[modifier | modifier le code]

  • Karel Dobbelaere, La Sōka Gakkai, un mouvement de laïcs de l'école bouddhiste de Nichiren devient une religion, 2001, Elledici, Turin.
  • Louis Hourmant, « La relation à l'objet sacré dans un culte néo-bouddhique. La Sôka Gakkai française », Systèmes de pensée en Afrique noire (Paris), 12, 1993.
  • Louis Hourmant, « La Soka Gakkai, un bouddhisme « paria » en France ? », in F. Champion et M. Cohen, Sectes et Démocratie, Paris, Seuil, 1999.
  • Florence Lacroix, Sôka Gakkai, anatomie d'un tabou : stratégies d'une secte géopolitique et mondiale et accointances avec Etats, sociétés et système international, thèse de doctorat en sociologie soutenue à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, 2011.
  • Louis Hourmant, « Transformer le poison en élixir. L'alchimie du désir dans un culte néo-bouddhique, la Soka Gakkai française », in Françoise Champion, Danièle Hervieu-Léger, (dir.), De l'émotion en religion. Renouveaux et traditions, Paris, le Centurion. 1990, p. 71-119.
  • David Machacek, Bryan Wilson (sous la direction de) Citoyens du monde, le mouvement bouddhiste Sōka Gakkai au Japon, 2004, L'Harmattan, Paris. Ouvrage collectif.
  • Thierry Mathé, Le bouddhisme des Français : Le bouddhisme tibétain et la Sōka Gakkaï en France, contribution à une sociologie de la conversion, 2005, L’Harmattan, Paris.
  • Bruno Étienne, Raphaël Liogier, Être bouddhiste en France aujourd'hui, 1997, Hachette, Paris.

Travaux et ouvrages de chercheurs hors francophonie[modifier | modifier le code]

  • Richard Causton (2011). Buddha in Daily Life: An Introduction to the Buddhism of Nichiren Daishonin, Random House, (ISBN 1446489191)
  • Richard Hughes Seager, Encountering the Dharma: Daisaku Ikeda, Soka Gakkai, and the Globalization of Buddhist Humanism, 2006, University of California Press.
  • (en) Daniel A. Metraux, The International Expansion of a Modern Buddhist Movement : The Soka Gakkai in Southeast Asia and Australia, University Press of America, (ISBN 978-0-7618-1904-2)
  • Phillip Hammond et David Machacek, Soka Gakkai in America--Accommodation and Conversion, 1999, Oxford University Press.
  • The English Buddhist Dictionary Committee (2002). The Soka Gakkai Dictionary of Buddhism, Tokyo, Soka Gakkai, (ISBN 4-412-01205-0)

Travaux et ouvrages de chercheurs francophones[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sites officiels[modifier | modifier le code]

Sites critiques[modifier | modifier le code]